mardi 23 octobre 2012

Bienvenue !



Chacun retrouve un jour son identité, son origine, le sens de sa vie.

J’ai passé de nombreuses années derrière un télescope à observer le Soleil et l'Univers, à chercher au dehors cet infini et cette Source qui se trouvaient en moi et en chacun de nous.

Cette vérité s'est illustrée pour moi sous la forme d'un conte : Les Enfants du Soleil et de l'Univers


 ENFANTS DU SOLEIL ET DE L’UNIVERS
par 
Didier BONNEVILLE


 I.            L’UNIVERS_ 4
II.           GRAINE D’ÉTOILE_ 5
III.         LE CHEMIN DES ÉTOILES_ 7
IV.         LE SECRET DES ÉTOILES_ 9
V.           QUI DIT QUE TU ES SOMBRE_ 11
VI.         LE CHASSEUR DES ÉTOILES_ 14
VII.       UN AMOUR ÉTERNEL_ 17
VIII.      LE PROCÈS DES PLÉIADES_ 20
IX.         UNE LEÇON DE FLÛTE_ 22
X.           LE CIRQUE DU ZODIAQUE_ 24
XI.         LE VOYAGE_ 27
XII.       LES PANTINS_ 30
XIII.     ALLIANCE_ 34
XIV.     A TOI DE BRILLER MAINTENANT_ 37
XV.       PLUS ON DONNE, PLUS ON REÇOIT_ 38


Aux Sages immortels
à ma fille Noémie et à toutes les mamans,
à ma petite fille Mélisse,
et à tous les enfants de cette planète.



I. L’UNIVERS



Le texte qui suit m’a été inspiré en réponse à une demande. J’ai passé de nombreuses années derrière un télescope à observer le Soleil et l’Univers. Je voulais prolonger un cours d’astronomie pour des enfants par des histoires originales qui soient le fruit de mon expérience de la vie.

Chaque matin, je me levais tôt pour écrire le chapitre qui me venait d’un jet, je n’avais qu’à noter les idées et les images. Je ne connaissais pas la suite et pourtant l’histoire était parfaitement structurée et elle illustrait ma vie…
Ce conte provient sans doute d'une Source sans nom.

Ce texte et les illustrations ne peuvent pas être diffusé sans mon autorisation.
Pour me contacter : pratiquerlapaix@gmail.com

Il est bon de se procurer une carte du ciel et quelques photos d’astronomie récentes.
Pour s'y retrouver dans les constellations voir par exemple :
et pour illustrer les contes et inviter au rêve (éveillé !) :



Mais oubliez tout le reste et notamment les histoires que vous connaissez déjà…





Les 4 premiers chapitres concernent l'enfance des personnages.
Le Zodiaque comporte traditionnellement 4 triangles : celui du feu pour la volonté, de la terre pour la créativité, de l'air pour l'intelligence et de l'eau pour l'amour.
Lorsque la volonté puissante s’exprime par le service désintéressé (Feu), lorsque la créativité est libérée de l'instinct de survie et invente des formes d'expressions élevées (Terre), lorsque l'intelligence devenue calme et transparente perçoit l'unité derrière la diversité (Air), lorsque le cœur purifié se fond dans l'océan de l'amour (Eau), la divinité se manifeste à travers l’instrument humain. 

Symboliquement, les personnages deviennent des Étoiles car l'homme retrouve l'accès à son Esprit immortel. En hommage aux immortels qui nous ont précédé, le terme Étoile débute par une majuscule.

Bonne lecture.

Didier Bonneville.

II. GRAINE D’ÉTOILE


Il semble que l’Astronomie ne nous raconte pas la véritable histoire des étoiles. En effet, je connais une légende qui nous vient d’ailleurs et qui raconte la vérité. Voici l’histoire que je résume ici.

Un jour, un petit enfant regarda le Soleil et lui dit :
« Regarde comme tu es petit, je peux te cacher avec mon doigt ! ». Le Soleil lui répondit : « Alors, tu es plus grand que moi ! ». L’enfant ne comprit pas et continua de jouer.

Quelques temps plus tard, l’enfant devenu un peu plus grand, lui demanda : « J’ai grandi, mais pas toi. Pourquoi es-tu toujours plus petit que mon doigt ? ». Le Soleil lui répondit : « Tu me vois petit parce que tu es petit. C’est seulement vrai à l’endroit où tu te trouves. Mais comme ton doigt est petit, il ne peut pas me cacher, et je peux éclairer de nombreux autres enfants sur la terre et sur beaucoup d’autres planètes. » L’enfant ne comprit toujours pas et continua de jouer avec les ombres de ses doigts.

Un jour, l’enfant découvrit qu’il possédait des ailes et qu’il savait voler. Il s’amusa un moment à l’ombre de ses ailes, avec des camarades et d’autres, qui préféraient rester à l’ombre de leurs œufs. Il découvrit alors des enfants qui savaient voler de planètes en planètes plus vite que leurs ombres.

Mais un jour, en quittant son vêtement de plumes, il se lassa. Il découvrit qu’il était un rayon de lumière et il voulu rejoindre le Soleil. C'était facile, à la vitesse de la lumière !

Le Soleil lui raconta alors une histoire bien étrange.
« Il y a bien longtemps, de ma sueur et de ma fumée, j’ai créé les planètes. Mais je me sentais seul et je voulais me distraire. Alors je pris un corps.
Pour qu’il puisse avancer sur la terre et dans l’eau, il était comme un serpent.
Pour qu’il puisse voler dans les airs, il possédait des ailes.
Et pour qu’il puisse enfanter, je lui donnais deux têtes et deux queues.
Sur chacune de mes planètes, je déposais des œufs à mon image.
A l’intérieur de chaque cellule, je déposais mes deux serpents à ma ressemblance.
Au bout de quelques temps, de ces œufs sortirent des enfants, fiers et joueurs comme des petits dragons. »

L’enfant émerveillé lui déclara :
« Père-Mère, tu es si grand, tu es si beau et si lumineux, je veux me fondre en toi ! »



Le Soleil lui répondit :
« Ton destin est plus grand. Enfant du Soleil, tu es aussi un Soleil. Pour ne plus l’oublier, tu dois rappeler aux autres enfants qu’ils sont aussi des Soleils.
Puis remplissez à votre tour l’univers de votre semence.
Nous formerons ainsi la Voie Lactée et les autres Galaxies.
Alors notre lumière emplira l’Univers, et à travers elle, nous resterons toujours unis. »

Cette histoire nous vient d’une planète lointaine, où il y a encore beaucoup d’enfants.
Ou peut-être du Soleil, qui a tant à nous raconter si nous l’écoutons avec un cœur d’enfant !
Et pour les autres, puisque vous avez compté les moutons, alors le conte est bon… bonne nuit !


III. LE CHEMIN DES ÉTOILES





L’enfant écoutait et voulait accomplir son destin sans attendre. Mais il n’en n’avait pas la force et il ne savait pas comment s'y prendre.

Pour le consoler, le Soleil lui dit alors :
« Cherche Altaïr, l’Ancien de ta planète et il te confiera le secret du chemin des étoiles. »

L’enfant chercha cet Aîné si longtemps qu’il était devenu adulte, lorsqu’il trouva enfin un Aigle magnifique. « Pour que je te révèle le secret, tu devras m’apporter l’élixir d’immortalité, l’épée de feu, la coupe de cristal, et le lotus d’or. »

En suivant le bord d’une rivière, le jeune homme arriva sur une plage couverte de crabes. Chacun le menaçait de ses pinces et essayait de l’entraîner dans sa caverne. Mais il les envoya les uns après les autres dans l’espace où ils devinrent les étoiles de la constellation du Crabe.

Il se retrouva seul devant l’océan. Un poisson lui dit alors : « Si tu peux remplir ce seau sans fond je te donnerai l’élixir que tu cherches. » Après de nombreux essais, notre apprenti finit par lancer le seau dans la mer et celui-ci coula à pic. Alors deux poissons lui apportèrent un flacon contenant l’Ambroisie, et ils prirent leur place dans le ciel.

Il fit en chemin la rencontre d’un agneau qui tremblait de peur.
o        « De quoi as-tu peur petit animal ?
·         Un fauve cherche à me dévorer ! ».
Notre chercheur se mit en quête du Fauve.
Mais il finit par trouver seulement un féroce animal qui était terrorisé.
« Un chasseur cherche à me tuer. Il est rapide comme un cheval et redoutable comme un archer ».
En suivant les bruits de ses sabots, il fut facile de trouver le cavalier, qui accepta d'échanger une de ses flèches enflammées contre une goutte d’Ambroisie.
Mais le nectar eut un effet inattendu. Le Cavalier s’envola pour former la constellation du Sagittaire. Le lion et l’agneau cessèrent ainsi d’avoir peur et complétèrent le triangle de feu.

Fort de ses succès, notre héros rencontra dans la montagne une bergère d’une beauté sublime. Elle buvait l’eau d’un torrent avec la Coupe qu’il cherchait. Il en tomba follement amoureux.
o        « Comment puis-je obtenir ton calice ?
·         Tu dois me ramener le taureau qui règne dans la vallée et la chèvre qui court sur les sommets. »

En moins de temps qu’il n'en faut pour le dire, pour un homme aussi fort, aussi agile, et aussi amoureux, il dompta le taureau et captura la chèvre. La belle lui offrit sa coupe, et forma dans le ciel avec son troupeau un triangle de terre.
  
Leur amour produisit deux fruits, deux jumeaux si intelligents qu’ils voulaient tout savoir. Mais leurs disputes étaient fréquentes. La balance qui servait à les peser montrait qu’ils étaient de force égale et opposée. Pour les mettre d’accord, leur père leur demanda d’aller au lac chercher de l’eau avec une urne à deux poignées.
Au début, ils ne parvenaient pas à s’entendre et revenaient sans eau. Puis en tirant tantôt vers l’un, tantôt vers l’autre, tantôt ensemble, ils arrivèrent au bord d’un lac couvert de lotus d’or.
Le lendemain de leur retour triomphal, un terrible ouragan emporta dans le ciel les jumeaux, leur balance et leur urne.

Sa mission accomplie, notre sage rejoignit Altaïr, l’Aigle Grand Esprit qui, juste après lui avoir confié le secret des étoiles, s’envola pour compléter le triangle d’eau.

Quel secret Altaïr a-t-il révélé ?

Avez-vous trouvé vous aussi l’élixir d’immortalité, l’épée de feu, la coupe de cristal, et le lotus d’or ?
Petits menteurs, je suis sûr que vous jouez aux cartes et que vous essayez de me fendre le cœur, le pique, le carreau ou le trèfle. Mais ce n’est pas encore la carte du ciel !

En attendant la suite, je vous souhaite une bonne nuit étoilée.


IV. LE SECRET DES ÉTOILES




La nuit porte conseil ? Alors voici la suite de l'histoire.
Altaïr, l’Aigle Grand Esprit, demanda : « Frère, as-tu obtenu les trophées que je t’ai désignés ? »

Le Sage lui fit ainsi le récit de ses victoires :
« A l’âge de Mercure, je vainquis mes désirs, et l’Océan d’Amour purifia mon cœur. Par le sacrifice et par la pureté, je découvris l’immortalité et son nectar, l’Amrita.
Quand j’atteignis l’âge de Mars, je vainquis la peur de mourir, la victime et le bourreau se réconcilièrent. Le pardon fit cesser la violence. Le Un fut mon refuge et ma force. Il devint mon Excalibur.

Quand fut venu l’âge de Vénus et de Jupiter, je pus apprécier la beauté de cet Univers, car je voyais le Un derrière toutes choses. Ce qui est en bas, à l’extérieur, dans la Matière, s’unit alors à ce qui est en haut, à l’intérieur de mon Âme, comme font le masculin et le féminin lors de l’extase. Une source inépuisable d’Amour s’écoulait de mon cœur pour aider, donner et servir. Je partageais alors la découverte du Graal.

Arriva enfin l’âge de Saturne, celui où l’on écoute et où l’on transmet. Alors un lotus de lumière poussa dans mon cœur, et le vent devint mon guide en répandant son nectar. Son parfum inspirait à ceux qui le sentaient la seule vérité : quand tout est Amour, tout est Liberté.»

Altaïr révéla une partie de son énigme.
« Il y a longtemps de cela, à cause de la piqûre de je ne sais quelle mouche, je possédais des pinces et une queue énorme. Tout ce qui passait sur mon chemin, je le saisissais, l’empoisonnais de mon dard et le transformais en scorpion. Mes compagnes s’appelaient l'Ombre, la Passion et la Peur. Dans notre union endiablée, elles m’emmenèrent en enfer.
  
Un jour, je fus lassé de souffrir. Je découvris alors, sortant d’un œuf, un rayon de lumière qui devint un enfant. Je l’observais de loin, alors qu’il cherchait le Soleil et qu’il le cachait avec son doigt. Lors de sa première rencontre avec le Soleil, l’enfant était trop jeune pour comprendre la sagesse de l’Étoile, et il s’éloigna en jouant.

Je m’approchai alors avec crainte et repentir. En voyant l’expérience que j’avais acquise dans mes combats et dans mes épreuves, le Soleil me demanda de conquérir les trophées comme ceux que tu as aussi obtenus. En récompense pour ma victoire, je fus couronné Aigle Grand Esprit Solaire, l’Ancien des Aînés.

O Sage, tu dois maintenant prendre ma place d’Aîné, car mon destin est de briller comme un Soleil. Tu indiqueras le chemin de la lumière à de nombreux chercheurs. Ils se guideront grâce aux étoiles que tu as placées dans le ciel. Ils atteindront toutes les planètes. Ils deviendront à leur tour des étoiles, et la prophétie du Soleil s’accomplira.»

« Combien de temps cela va-t-il durer ? » questionna le Sage.
« Jusqu’à ce que tu découvres l’ultime Vérité, celle qui mettra un terme à ton voyage.
Mais rassure-toi, Le Soleil et les Étoiles t’aideront.
N’oublie jamais notre promesse : notre lumière emplira l’Univers, et à travers elle, nous resterons toujours unis. »

Pour que chacun se souvienne, Altaïr l’Ancien prit sa place dans le ciel. Il dessina près de lui la forme d’un Scorpion et le ciel se remplit de nouvelles étoiles. Le Sage devint à son tour l’Aîné et fut connu sous le nom de Yoda l’Ancien Sage.

Lors de notre rencontre, Yoda le Sage me confia une de ses visions.
« Voici mon dernier rêve. Je suis en train de voler dans l’espace. En traversant une nébuleuse obscure, je me suis perdu. Mes forces commencent à faiblir, la panique s‘empare de moi. Alors que je vais rendre mon dernier souffle, j’ouvre simplement les yeux et découvre que je n’ai jamais décollé !

A mon réveil, je comprends alors toute l’histoire. Le Soleil n’existe pas, je n’ai jamais été un enfant et j’ai tout inventé. Tout cela n’est qu’un rêve !
En même temps, je suis à la fois le Soleil et l’Ombre, l’Enfant, le Sage, et tous les personnages !
L’Univers étend devant moi toute sa Splendeur et sa Gloire lumineuse.
Je suis heureux, je suis libre. Je suis Cela, le Rien qui contient Tout. Je suis Dieu ! »

L’Ancien Sage disparut alors dans la lumière.

Pour que ce message ne se perde pas (et pour m’éviter le chômage et la misère), je pris sa place. Depuis, je me déplace de planète en planète et je chante à chacun : « Debout, il fait jour, le Soleil brille, joyeux réveil ! »

Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de Sages et d’Etoiles que je rencontre. Si vous m’avez lu jusque là, c’est que vous en faites partie. Et maintenant, c’est à vous de jouer !

V. QUI DIT QUE TU ES SOMBRE




Connaissez-vous la prière de l’Aigle Grand Esprit ? Écoutez-le chanter pour l'Univers :
« Qui dit que Tu es sombre, O ma divine Mère ? Des milliers de soleils resplendissement en Toi. Tu es l’espace qui contient tout, le Vide qui contient tout ce que j’ai vécu et tout ce que j’aime. La lumière de Ton amour unit tous les êtres. »

Maintenant que les enfants sont allés jouer, je peux vous raconter l’histoire que l’Aigle Grand Esprit raconta avant de s’envoler pour rejoindre les Étoiles.
Tel fut le récit de sa course en enfer et de sa rédemption.

« Je suis Altaïr, l’Aigle ancien, l’Aîné, le Grand Esprit. Je suis comme vous tous, depuis toujours, un rayon du Soleil. Et voilà comment je le découvris.

Lorsque mon Père-Mère m’enferma dans un œuf, tout devint sombre et je me sentis abandonné. Pour la première fois, je ressentis la peur.

Je fus le premier à sortir de mon œuf. Je m’en souviens encore : le ciel était si noir ! Sur ma planète je n’entendais que le souffle du vent et de ma solitude. Le vide devint alors une source d’angoisse.

Lorsque mes frères et sœurs naquirent à leur tour, j’étais le plus puissant. Nous aimions le combat. Pour nous protéger, notre corps s’enferma dans une carapace et s’entoura de pinces. Je montrais aux plus forts comment tuer d’un coup de queue. Pour qu’ils y trouvent du plaisir je leur fis croire qu’il fallait tuer pour se nourrir et pour survivre. Ils étaient si naïfs !

Mais avec le désir, je découvris la faim.

Lorsque leur entraînement fut satisfaisant, notre conquête commença. Les plages de notre planète se couvrirent de crabes et de scorpions. Le fracas de mes géants cuirassés se répandit dans l’océan. Mes forces aériennes régnaient dans les airs. Des armées toujours plus puissantes s’affrontaient en combats de plus en plus mortels. Mon dard cracha du feu. Sa lumière de mort éclairait mon chemin. Rien ne pouvait lui résister. Je conquis des empires !
Mon plaisir augmenta et avec lui, ma soif.

De victoires en victoires, nos trophées augmentaient. Notre richesse s’étalait dans les vallées et dans les montagnes. Partout régnaient mon ordre et ma terreur. Qu’ils étaient puissants, ces chevaliers qui défendaient mes terres. Qu’ils étaient agiles et cruels, ces soldats qui savaient pourchasser les voleurs sur les sentiers les plus risqués. Ils étaient tous à mon service. Tout devint ma propriété.
J’atteins le comble de l’extase. En même temps ma soif et ma faim devinrent atroces. Je ressentais de plus en plus le vide de mon âme et la peur de mourir.

Alors que j’approchais du chaos et de la destruction totale, m’apparut un immense et terrible Trou Noir, un gouffre absolu, une Etoile dont même la lumière ne pouvait s’échapper.




Elle gronda « Mon enfant, tu es arrivé au bout du chemin dont tu as exploré tous les recoins. Es-tu heureux, mon fils ? »

La peur et la douleur m’inspirèrent cette réponse : « Père-Mère m’a abandonné dès ma naissance et ma laissé devenir la proie de l’obscurité. L’ombre de la tristesse a envahi mon cœur, et avec elle toute ma planète. Dans ce chaos, je ne peux plus étancher ma soif, ma faim et soulager mes souffrances. La mort est devenue mon seul espoir. »
Et j’ajoutais : « Étranger, pourquoi m’appelles tu « fils » : je ne te connais même pas ! »

« Tu m’as simplement oublié, mon enfant, en jouant avec l’ombre de tes doigts ! » répondit l’Étoile Sombre.
Je me souvins alors du Soleil.
Je compris qu’il pouvait prendre tous les visages selon mes désirs. Il pouvait devenir plus sombre que mon ombre, ou plus lumineux que ma lumière. Il ne m’avait donc jamais abandonné. Je me sentis tout d’un coup submergé par l’Amour. Mon cœur explosa de joie et de compassion. Je réalisais alors l’étendue de mon ignorance et de mes crimes.

« Mon enfant, tu n’as jamais commis de crime. Tu ne pourrais exister en dehors, ou séparé de Moi. Tu as rêvé tout ce que tu n’es pas, pour pouvoir connaître tout ce que tu es : toi et Moi ne sommes qu’Un.
Maintenant, je te donne le choix. Tu peux fusionner avec Moi et ma gravité anéantira ton rêve.
  
Ou bien, tu offriras au monde les fruits de ton expérience. Tu percevras à nouveau mon éclat, et notre lumière éclairera le chemin de l’Amour. »

Si vous avez bien suivi cette histoire, vous pouvez facilement deviner quel fut mon choix. Vous savez aussi pourquoi, depuis, le Soleil ne cesse de briller et pourquoi l’espace se remplit à la fois de Trous Noirs et d’Étoiles.

En effet, l’Univers réalise à chaque instant les rêves de chacun ou, si vous préférez, de chaque Un…»

Tel est le témoignage d’Altaïr.
Même si nous choisissons de l’ignorer, l'Univers manifeste sans cesse son amour et accomplit ainsi la prophétie du Soleil :
« Notre lumière emplit l’Univers, et à travers elle, nous sommes toujours Un. »



VI. LE CHASSEUR DES ÉTOILES





J’étais l’Ancien sur la planète lorsque Orion vint me demander son chemin.

Mais l’Amrita était devenue introuvable, les épées de feu étaient en rupture de stock, les coupes de cristal avaient été cassées ou volées et il faisait trop froid pour trouver des lotus. Pauvre Orion !
Une idée me vint : « Tu devras me ramener une étoile ! ». J’espérais ainsi être tranquille pour un bon moment. Les lotus auraient bien le temps de fleurir.

Orion rentra chez lui découragé. Il n’avait pas osé me le dire, mais il pensait : « Une étoile, c’est impossible à attraper ! » Comme il était un excellent chasseur, il décocha une de ses flèches vers le ciel. Elle s'envola si haut qu’elle alla se perdre dans le ciel d’été. Mais les étoiles étaient beaucoup trop lointaines.

C’est alors qu’il aperçut dans un champ Pégase, le cheval ailé, celui qui pouvait voler dans l’espace. Orion était certes un chasseur mais à ses heures, il savait aussi être un voleur. Alors qu’il s’approchait sans bruit de Pégase, une Licorne se mit à hennir « Mon frère est le serviteur d’Aurige, le cocher et tu n’as pas le droit d’être ici ». Pégase d’ajouter : « Si tu veux que je t’aide, va le demander à Aurige. »

Aurige posa à Orion une seule condition : « Tu dois te marier avec ma fille et lorsqu’elle donnera naissance à un enfant, je t'offrirai Pégase. »

La laideur d’Andromède était le moindre de ses défauts. En effet, la fille du cocher avait un caractère épouvantable. A vrai dire, personne n’en voulait comme épouse. Aurige était bien content de la marier à si peu de frais. Pour Orion, c’était la seule solution. « Si j’ai Andromède, j’aurai Pégase et avec lui, je pourrai rapporter une étoile à l’Ancien. » Il accepta donc le mariage.

La vie d’Orion devint infernale. Tous les jours, il devait supporter la mauvaise humeur d’Andromède. Par exemple, en rentrant de la chasse, il devait assurer toutes les taches ménagères. A peine avait-il fini de couper le bois qu’il devait préparer le repas, pendant qu’Andromède ne pensait qu’à crier son malheur : « Pourquoi ai-je un époux si lent, si paresseux et si bête. Il ne fait rien correctement ! »

Un jour, Orion rendit visite à Persée, le frère d’Andromède. Persée le consola : « Avec ma sœur, c’était l’enfer. Mais ce n’est pas de sa faute. Un jour, elle a bu de l’eau à la source interdite. C’est une eau qui donne toujours soif. Si tu trouves un remède, tout ira mieux. »

Voilà Orion parti chercher la source dans la direction que Persée lui avait indiquée. Il suivit un torrent de larmes. De loin, il entendit une voix désespérée : « J’ai soif, je suis maudite, par pitié, quelle souffrance, aidez moi ! ». En voyant la Source si triste, Orion lui dit en riant : « Mais comment peux-tu avoir soif avec toute cette eau ? ». La Source gémit, entre deux sanglots : « C’est justement parce que je perds mon eau que j’ai soif ! »

Orion se sentit inspiré :
o      « D’où vient ton eau, petite Source ?
·       Elle vient du ciel et de la terre.
o      Mais avant cela, où était-elle ?
·       Dans l’océan, je crois.
o      Comment est-elle arrivée là ?
·       Elle coulait dans la rivière.
o      D’où vient cette rivière ?
·       Que tu es stupide, elle est née dans une source, bien sûr ! » 

Soudain la Source se mit à pleurer de joie « Merci Orion et sois béni ! Grâce à toi, je réalise maintenant que toute mon eau vient de l’océan et que je n’en manquerai jamais ! Je n’ai plus soif ! ».

Orion rentra chez lui muni d'un précieux cadeau : une gourde remplie avec l’eau de la Source. Comme d’habitude, Andromède hurla en le voyant arriver : « Tu es encore en retard, dépêche-toi de préparer le repas, fainéant, j’ai faim ! » Orion obéit en silence. Mais ce jour là, lors du repas, il offrit à Andromède un verre rempli avec l’eau de sa gourde.

Un prodige se produisit. Du corps d’Andromède surgit un monstre épouvantable. Avant de mourir et de disparaître pour toujours, il vociféra une terrible malédiction :
« Tu es un traître, ton eau était empoisonnée. Tu ne pourras jamais atteindre les étoiles ! »

Andromède était redevenue belle et douce. Elle donna naissance à une fille, Cassiopée, dont la gaieté, l’intelligence et la beauté émerveillaient ses parents et tous ceux qui la rencontraient. Orion était enfin heureux.

Il vint alors m’apporter le récit de son exploit et son trophée.
« Je n’ai pas besoin d’atteindre les étoiles. La Source m’a appris que nous sommes tous des étoiles. De même que l’eau vient de l’océan, nous venons tous du ciel et nous y reviendrons tous. Notre rôle sur cette planète est de couler comme l’eau de la rivière, et de soulager tous les êtres. »

Je le bénis ainsi : « Orion, tu es devenu un Sage des Étoiles. Tu veilleras donc sur les nuits les plus froides, et tu soulageras la peine de tous ceux qui vivent en hiver. »
  
Depuis, l’eau de la terre ne donne plus jamais soif et, au milieu du ciel étoilée, le fleuve de la Voie Lactée éclaire nos nuits de son Amrita.



VII. UN AMOUR ÉTERNEL



Voici maintenant la véritable histoire inconnue des amants célestes Véga et Déneb, devenus des étoiles dans notre ciel d'été.

Lorsque Orion lança son dard en direction du ciel d’été, il était loin de se douter des conséquences de son acte. Pauvre Orion, il ne le sut sans doute jamais, mais sa flèche brisa la vie de Déneb en frappant en plein cœur sa bien aimée Véga.

L’amour qui unissait Déneb et Véga commença dès leur premier regard. Ils étaient des soleils l’un pour l’autre. Ils riaient pour un rien, ils s’amusaient sans cesse, tout n’était que jeu, tendresse et complicité. Ils ne faisaient qu’un. L’amour rendait Véga si belle et Déneb si rayonnant qu’ils émerveillaient même les étoiles.

Pour ma part, vous savez que j’avais pris la suite d’Altaïr, l’Aigle noir à la tête blanche. C’était mon premier poste. J’étais donc le nouveau jeune Ancien de la planète et me m’apprêtais à les dispenser de toute épreuve, lorsque le drame se produisit.

Non seulement la flèche d’Orion fit rendre à Véga son dernier souffle, mais elle rendit Déneb fou de chagrin et de rage. Il maudit le chasseur : « je briserai le cœur de celui qui a brisé le mien ! »
Le corps sans vie de Véga fut enfermé dans une caverne dont un Dragon furieux garda l’entrée.

Déneb se mit à chercher le coupable pour venger la mort injuste de Véga.
Il demanda à Altaïr d’où venait la flèche, car celui-ci observait tout et connaissait tous les recoins des sentiers les plus obscurs pour les avoir lui-même parcourus pendant longtemps.
Avant de répondre, Altaïr questionna Déneb :
o        « Jeune frère, es-tu vraiment sûr que Véga soit morte ?
·         Elle était dans mes bras lors de son agonie. Le corps que j’ai placé dans la caverne était sans vie.
o        Ton amour est-il mort ce jour là ?
·         Bien sûr, en détruisant mon âme.
o        Crois-tu que le parfum soit perdu lorsque tu brises le flacon ? Où est-ce simplement toi qui ne le vois plus ?
·         Le flacon ne fait que changer la forme du parfum.
o        L’Amour peut-il mourir et disparaître ?
·         Pas plus que le parfum du flacon ! »
Altaïr mit alors Déneb à l’épreuve.
o        Si ton amour est mort, comment Véga peut-elle encore vivre puisque ton amour est sa seule chance ? Veux-tu te venger ou veux-tu la retrouver ?
·         Je veux suivre l’Amour et retrouver la paix !
o        Dans ce cas, je puis te révéler un secret. Par son amour et sa beauté, Véga était devenue une Étoile. Vous vouliez montrer que l’amour est plus fort que la mort. Elle avait donc choisi de mourir pour pouvoir renaître dans le ciel. Mais elle s’est réveillée dans une sombre caverne. Elle ne peut en sortir à cause du Dragon que tu y as placé et que tu dois vaincre à présent. »

Sur le chemin de la caverne, Déneb se demandait : « Comment vaincre un Dragon auquel j’ai donné toute ma force, toute mon intelligence ? Il me faut des alliés. A plusieurs, nous pouvons sûrement l’emporter. »

Le premier à décliner son offre fut Hercule, pour cause de travaux.
Le Lynx refusa aussi, car le Dragon était beaucoup trop lent pour lui.
La Girafe regardait toujours les choses de haut : « Je ne veux pas m’abaisser pour ce menu fretin ! » Elle se montait vite la tête.
L’Ourse des cavernes occupée par son petit ne voulait pas le mettre en danger.
En réalité, le Dragon était si effrayant que personne n’osait le dire à Déneb, pour ne pas le décourager.

En poursuivant sa route, Déneb rencontra le chien d’Orion. Sirius lui raconta la triste histoire de son maître : comment le chasseur avait lancé sa flèche vers le ciel sans savoir qu’elle avait tué Véga. Déneb se réjouit de toutes les misères qu’Andromède faisait endurer à son maudit époux.

En méditant sur le sort malheureux d’Orion et sur son propre deuil, Déneb arriva devant la grotte de sa bien-aimée. Il était si triste qu’il se senti privé de toutes ses forces.

Un Dragon de cauchemar sortit de la caverne. On aurait dit une incarnation de la cruauté, de la haine, de la peur et de toutes les souffrances du monde. Le ciel se couvrit de nuages, la montagne se mit à gronder. Le désespoir de Déneb était tel qu’il était prêt à se laisser dévorer, plutôt que de lutter et de vaincre ce démon.

Il se souvint alors de la promesse qu’il avait faite à Altaïr : « Je veux suivre l’Amour et retrouver la paix !»

Déneb aperçut une lumière qui venait du fond de la grotte. Lorsque le Dragon la regardait, il devenait doux comme un nouveau né. On pouvait entendre alors le chant de Véga et de sa Lyre qui opéraient le charme.

Mais dès que le Dragon se retournait vers Déneb, il reprenait aussitôt sa forme terrible, celle qui lançait la foudre et qui faisait trembler toute la terre.
Ce manège dura jusqu’à ce que Déneb comprenne la vérité et qu'il s'écrie :
« Tout est Un et l’Univers est un miroir.
Véga est mon Amour, Orion mon Frère et le Dragon, ma Force. Qu’ils soient tous bénis !»
Le Dragon délivré de son sort s’élança alors vers le ciel qui était sa demeure. Il prit sa place tout près des Ourses et libéra ainsi l’entrée de la grotte.

Les retrouvailles de Déneb et de Véga coïncidèrent mystérieusement avec le bonheur d’Orion.
Déneb se transforma en Cygne. Véga l’enfourcha et ils s’envolèrent pour former avec Altaïr le Triangle de l’été, au milieu de la Voie Lactée.
En observant cette région du ciel de l’été, on peut entendre l’Univers chanter et danser :
« Si vous suivez l’Amour et la lumière, vous trouverez la Paix car la lumière emplit l’Univers et à travers elle, nous sommes toujours Un ! »


VIII. LE PROCÈS DES PLÉIADES





En rangeant les archives, j’ai découvert des preuves selon lesquelles Altaïr n’avait pas connu que des victoires à l’époque où sa tête était encore noire et où il cherchait à régner sans partage sur sa planète.

A l’apogée de son règne, ses troupes veillaient partout au respect de la Loi en scandant : « Nous sommes les plus forts, nous possédons le monde. Nous voulons toujours plus, plus, plus. Nous vous épargnerons seulement si vous nous suivez et pour les autres, aucun salut, pas de pitié ! »
Pour eux, éliminer les faibles, les inutiles ou ceux qui résistaient, c’était du progrès.

Selon la Loi, tous les nouveaux nés devaient être piqués par un scorpion avant d’avoir ouvert les yeux. Le traitement devait se répéter ensuite tous les jours avant de s’endormir. C’était très efficace pour les rendre agressifs et obéissants.

Quelques nids avaient, semble-t-il, échappé à la vigilance des soldats. C’est dans l’un deux que naquirent le jeune Capella, Véga et ses sept sœurs, les Pléiades. Dans leur vallée isolée et bénie par le Soleil, ces enfants de l’Univers suivaient une autre loi. Capella jouait de la flûte, Véga de la Lyre, et leurs duos faisaient danser tous les enfants sur le chant de l’unité : « Allons enfants de l’Amour, unis dans la pureté, nous chantons et nous dansons en toute fraternité ! »

La lumière et la joie qui rayonnaient dans cette vallée finirent par attirer l’attention d’Arcturus, le chef des scorpions et des frelons de ce secteur.
Sous l’effet du poison, ce général était avide de trésors et cherchait toujours de nouvelles recrues. Ses sinistres exploits lui avaient rapporté de nombreuses médailles, mais aussi de nombreuses blessures. Il avait perdu presque tous ses frères au combat.
Parfois, lorsque l’effet du poison était moins puissant, il se posait la question interdite : « Suis-je heureux ? » Heureusement que personne ne le savait, car il aurait été immédiatement rappelé pour une piqûre de rappel et déchu de ses fonctions !

Capturer les Pléiades fut un jeu d’enfant. Mais son armée ne trouva aucune de trace de Capella et de Véga mystérieusement disparus. Dans ces conditions il fallait que les Pléiades soient jugées et que leur exécution décidée d’avance serve d’exemple.

Arcturus tenait à juger lui-même ces innocentes.
·         « Je suis le général Arcturus et je fais régner la juste Loi d’Altaïr le Sombre. Accusées, énoncez la Loi que vous suivez.
o        Nous venons tous et toutes du Soleil, nous appartenons à l’Univers dont nous sommes la lumière ! Dans la lumière, nous chantons notre bonheur, nous dansons et nous restons toujours unies ! »
·         Vous ne suivez donc pas la vraie Loi. Si vous persistez, vous devrez mourir.
o        Nous sommes pure lumière. Nul ne peut nous tuer. Rien ne nous appartient, pas même notre destin. Ce que tu appelles la mort n’est que la liberté de briller pour toujours ! »

Le juge était totalement ébranlé. Il n’avait jamais vu une telle beauté, un tel amour, un tel bonheur. Elles lui montraient sa propre lumière, le contraire de tous ses principes et de la Loi.
« Altaïr le Sombre a-t-il raison ? Sa Loi est-elle juste ?
Existe-t-il un autre son que celui du cliquetis des pinces ?
Peut-on être heureux sans meurtres et sans trésors ? »
Tous les soldats présents dans la salle applaudissaient devant ce courage. Ils étaient tous attendris et ravis de voir de telles beautés. La lumière allait emporter sa première victoire.

Arcturus fit alors un choix qui le déchira. Il énonça la sentence de la manière suivante :
« Silence ! Puisque les accusées veulent mourir, qu’il leur soit fait selon leur volonté. Elles seront brûlées sur un bûcher demain matin. Emmenez-les maintenant.»

Le silence qui suivit le livra à ses terribles questions. Il était si anéanti qu’il oublia de prendre sa dose quotidienne de poison pour dormir. La nuit durant, il fut la proie de ses cauchemars. Il revoyait la terreur des champs de bataille, les massacres qu’il avait eu l’honneur et le plaisir de commettre au nom de la Loi de son Maître. Mais il ressentait aussi le désespoir qui suivait toutes ses victoires.

Epuisé, il finit par s’endormir et fit un songe.
Il était dans une prairie ensoleillée entourée par les Pléiades qui chantaient : « Frère Arcturus, maintenant tu te souviens, tu es lumière. Tu l’avais oublié, et nous sommes venues pour te le rappeler. Le règne d’Altaïr le Sombre touche à sa fin. Laisse Capella et Véga s’échapper. Avec nous, n’aie plus peur et accomplis ton devoir. Tu comprendras un jour que tout cela est parfait. Sois en paix ! » Il ne put s’empêcher d'aller danser et chanter avec elles, au son de la flûte et de la lyre.

Au petit matin, Arcturus se rendit sur le lieu du supplice avec un étrange sentiment de paix. Il voyait enfin clair : les Pléiades avaient choisi de prendre leur place dans le nouveau ciel pour éclairer la naissance d’une nouvelle terre.
Lorsque les soldats allèrent les chercher pour les emmener au bûcher, elles avaient disparu de leur cachot. Et Arcturus découvrit alors dans le ciel un nouvel amas d’Étoiles qui se fondit dans l’aube.


IX. UNE LEÇON DE FLÛTE





La naissance de l’amas des Pléiades dans le ciel nocturne provoqua l’émerveillement du général Arcturus. Mais elle attira aussi l’attention d’Altaïr le Sombre. « De nouvelles Étoiles ? Comment ? C’est inadmissible, quelqu’un m’a trahi ! » Apprenant la rumeur selon laquelle les Pléiades se seraient évadées, il dépêcha ses espions dans l’entourage d’Arcturus.

Celui qu’il croyait être son meilleur général n’avait plus vraiment le cœur à l’ouvrage. Arcturus n’envoyait plus ses troupes chasser les rebelles dans les montagnes. Il avait interdit les meurtres et les violences dans la région. Il ne montrait aucun zèle pour faire appliquer la Loi. Les espions rapportèrent même qu’il avait fait emprisonner quelques uns de ses soldats parce qu’ils s’étaient piqués et qu’on entendait parfois dans le palais un duo de flûte et de lyre.

Altaïr furieux ordonna l’arrestation immédiate d’Arcturus. L’Ordre et la Loi de son empire étaient menacés. Il fallait faire un exemple. Il ordonna aux soldats de reprendre immédiatement leur dose de poison et leur entraînement au combat. Altaïr ne résista pas et fut enchaîné dans la cellule la plus noire de son propre cachot, celle dans laquelle il avait fait emprisonner les Pléiades. Les soldats reçurent leur dose de poison et furent dispersés dans tous les autres régiments.

Mais ce qu’Altaïr ne pouvait pas détruire, c’était la vérité. Selon la Loi, on ne pouvait pas vivre sans le poison. On ne pouvait pas être heureux sans désirs et sans violence. Le soldat le plus grand était celui qui commettait les plus grands crimes par amour pour son Maître. Le salut et la gloire éternelle lui étaient assurés.
Tout était faux. Il suffisait d’arrêter de prendre le poison pendant quelques jours seulement pour s’en rendre compte. On pouvait vivre sans souffrir ! Les soldats d’Arcturus le savaient et n’avaient pas de mal à le montrer à leurs frères d’armes, à leurs officiers et à leurs généraux. Peu à peu, le mal rongeait l’armée entière et le cliquetis des pinces se faisait moins entendre.

Altaïr n’avait pas dit son dernier mot. Il avait lui-même rédigé le texte des aveux d’Arcturus et ne pensait qu’à régler les détails de son exécution.
« Je soussigné Arcturus, général en chef des armées d’Altaïr, j’ai trahi mon Maître et la Loi. Mon Maître est le plus grand et seule sa Loi est juste. J’ai montré le mauvais exemple. Je suis un faible, un rebelle coupable, un indigne. Comme tous ceux de mon espèce, je dois mourir. Signé Arcturus. »

Pendant ce temps, dans la prison, il se produisait de curieux phénomènes. La paix d’Arcturus persistait depuis l’évasion des Pléiades. C’était délicieux. Capella lui apparaissait tous les jours dans un rayon de lumière en jouant de la flûte.
Un jour Capella, qui savait lire dans la lumière d’Arcturus, lui dit :
o        « Veux-tu apprendre à jouer de la flûte comme moi ?
·         Mais j’en suis indigne, j’ai commis tant de crimes. Tu joues si bien, je ne pourrai jamais t’égaler.
o        Ce n’est pas moi qui joue, mon frère, c’est l’Univers lui-même qui souffle sa mélodie. Je ne joue pas, j’écoute. Dans le chant de l’Univers, aucun musicien ne joue la même note.
·         Mais je n’entends rien, que le cliquetis des pinces et les cris de souffrance.
o        Frère, c’est au fond de toi-même que tu pourras entendre la mélodie de l’Univers.
·         Si l’Univers est parfait, pourquoi est-il obscur et pourquoi laisse-t-il régner Altaïr et ses mensonges ?
o        Une flûte n’a-t-elle qu’un seul trou ?
·         Non, bien entendu.
o        Puisque qu’Altaïr et ceux qui le suivent ne sont pas séparés de l’Univers et qu’ils n’existent pas en dehors de lui, ne seraient-ils pas comme autres trous qui cherchent encore leur note ?
·         Capella, qu’il est beau le son de ta flûte !»

Arcturus apprit ainsi à jouer de cet instrument. Au début, il cherchait ses notes. Puis on entendit l’Univers lui-même jouer. Même les gardiens du palais suivirent son exemple. Chacun avait son instrument, des flûtes, des cordes et des tambours de toutes sortes. Il était impossible de mettre en prison ou de tuer les notes de musique. Rien n’arrêtait désormais l’expansion de cette mélodie.

Sentant son autorité en danger et la fin de son règne approcher, Altaïr décida qu’avec ou sans aveux signés, il fallait en finir avec Arcturus.
Tous les généraux et les officiers avaient été convoqués. Les troupes étaient rassemblées et défilaient en chantant leurs hymnes à la gloire d’Altaïr. Leurs pas cadencés faisaient trembler la terre et tous ses habitants. La terreur était à son maximum.
Pour que l’exemple soit encore plus marquant, Altaïr avait ordonné qu’Arcturus soit brûlé avec le bois de ses propres flûtes.
Ce jour là, les bourreaux avaient reçu une dose supplémentaire de poison et ils agitaient leurs queues avec frénésie en obéissant aux ordres de leur Maître.

Ils avaient fort à faire, car plus ils apportaient de flûtes et plus ils en trouvaient. Après plusieurs jours d’un va et vient incessant, ils étaient épuisés et le bûcher montait jusqu’au ciel. Les troupes fraîches ramenaient toujours de nouvelles flûtes si bien que l’armée entière était découragée.

Altaïr décida alors d’enflammer lui-même le bûcher. A cet instant apparut dans le ciel noir une immense Étoile Sombre…Vous connaissez la suite.
Avant que Capella, Arcturus, et Véga ne prennent place dans le ciel, ils se rendirent au pays de Bharat où ils prirent le nom de  Krishna, Balarama et Radha. Mais ceci est une autre histoire.


X. LE CIRQUE DU ZODIAQUE





« Maintenant les enfants, vous avez mérité une petite récréation. Je vous propose d’aller au cirque du Zodiaque et de vous raconter comment Hercule devint un clown céleste.

Comme nous tous, Hercule aimait le jeu et les distractions. Il inventa d’abord le jeu de cartes et il créa ainsi sans le vouloir un trafic d’épées, de coupes, de trèfles, de cœurs. La falsification était si réussie qu’il avait fallu l’œil d’Altaïr pour s’en apercevoir et ma perspicacité pour la déjouer. La contrebande m’envoyait ses as, ses rois, ses reines et ses valets. Les candidats me donnaient des réponses qui ne tenaient pas debout. Bref, toute cette escroquerie finit par s’effondrer comme un château de cartes. Hercule se recycla dans les spectacles.

Lorsqu’il vint me voir, je lui fis, à brûle pourpoint :
o        « Qui es-tu et que veux-tu ? 
·         On m’appelle Hercule, et je postule pour devenir une Étoile parce que je le vaux bien.
o        Eh bien, il faudra obtenir comme d’habitude l’approbation du jury zodiacal. »

On ne pouvait pas suivre la piste aux Étoiles sans qu’elles donnent leur accord. Mais on pouvait leur parler et même les inviter à venir se distraire. Hercule m'expliqua son projet. Il voulait lancer un défi à chacun des membres du Zodiaque. Il proposerait au Bélier une course, au Taureau une corrida, aux Jumeaux un tour de cartes et au Crabe, un panier. Le Lion serait dompté. Place ensuite aux illusionnistes et aux équilibristes. Il réalisera un saut de trapèze volant en risquant de perdre la vie. Viendra ensuite un tournoi d’archers. Les clowns et les Dauphins finiront le spectacle en beauté.

Il n’existait pas d’animal plus rapide que le Bélier. Mais il était un peu trop sûr de lui. Hercule lui demanda : « Bélier, je suis bien trop lent pour toi. Pour augmenter ton mérite, laisse moi partir avec un peu d’avance. » Le Bélier qui n’avait pas l’habitude réfléchir n’y vit que du feu et fit comme le lièvre de la fable. Mais Hercule était un héros et non une tortue. Sa victoire fut donc facile et le Bélier devint furieux comme un Lion.

Hercule entra ensuite dans l’arène en même temps qu’Aldébaran le Taureau, auquel lui lança : « Tu es vraiment lourd et très sot, tu ne cours pas assez vite pour m’attraper ! » Le Taureau se mit à voir rouge et fonça tout droit devant lui sans se rendre compte qu’il pénétrait dans le labyrinthe qu’Hercule avait fabriqué et au centre duquel il avait creusé un trou beaucoup trop petit pour laisser passer le Taureau. C’est ainsi qu’il s’échappa du piège dans lequel Aldébaran était tombé.

Castor et Pollux aimaient jouer. Hercule leur offrit un jeu de cartes à deux couleurs, rouge et noir. Il battait les cartes et faisait apparaître ou disparaître en un tournemain les couleurs ou les numéros. Il inventa la magie des doigts rapides, la prestidigitation. Les jumeaux étaient ravis et applaudirent.

Le Crabe sortit de son panier comme le génie de la bouteille, il devint un géant. Ses pinces et ses pattes immenses sifflaient comme des fouets. « Que tu es formidable et puissant, grand Crabe. Mais je parie que tu n’es pas assez intelligent pour savoir comment rentrer dans ce petit panier ! » Le rire d’Hercule stupéfia le Crabe géant, qui avait l’habitude de terrifier tous les candidats avant de les dévorer. Voulant donner une bonne leçon à ce petit effronté, il se dégonfla et rentra dans le panier. Bien entendu, Hercule le ficela immédiatement avec la corde qui lui servait de ceinture. « Laisse-moi sortir de là et je t’épargnerai ! » gémissait le crabe. Pris à son propre piège, il s’avoua vaincu. Mais le Crabe rancunier se métamorphosa en Scorpion.

La journée s’acheva pour Hercule par un repos bien mérité. Pendant son sommeil, le spectacle se poursuivit dans ses rêves.

Un Lion à deux visages s’avança vers Hercule. D’un côté, il était chétif parce qu’il recevait les candidats qui avaient réussi à échapper au Crabe. Autant dire qu’il ne mangeait pas souvent. Il était si maigre qu’il n’avait même plus la force de rugir. Il faisait pitié en répétant sans cesse : « Je suis nul, je ne suis bon à rien. »
Le deuxième visage du Lion était fier et furieux. Tout feu, tout flammes, il brillait d’un éclat rouge vif et donnait l’impression de rugir : « Je dévorerai tous ceux qui me résistent et qui me dépassent. Je resterai toujours le meilleur »
Hercule sentit le danger. Il trouva alors au centre du jardin de sa maison un arbre sur lequel il monta. Arrivé au sommet de ses branches, il était hors de portée des fauves qui passèrent tranquillement leur chemin sans le voir.

Il vit ensuite deux femmes s’enfoncer dans un labyrinthe pour jouer. Un bandeau cachait les yeux de Spica. Cette Reine se laissait guider par sa servante qui parlait d’une voie douce et rassurante : « Fais moi confiance, n’aie pas peur. Je connais le chemin vers la sortie. Suis-moi, j’entends les appels de ceux qui nous recherchent. » En réalité elle menait Spica vers Aldébaran, le Taureau qui devait tuer sa maîtresse. La servante voulait devenir la nouvelle reine et avait promis à l’animal de le sortir de l’enclos qui l’emprisonnait.
Avant qu’il ne soit trop tard, Hercule plaça le bandeau qui aveuglait Spica sur les yeux de la servante et il déjoua ainsi le complot.

Il découvrit alors une balance. Lorsqu’un plateau montait, l’autre descendait. Le mouvement s’inversait sans cesse. Les plateaux s’équilibrèrent lorsqu’il monta sur l’un des plateaux alors que Spica montait sur l’autre. Il devint alors un Roi et elle devint sa Reine. Mais le manège recommença au bout d’un certain temps, parce qu’ils étaient deux et non un. Ils se séparèrent et ils reprirent chacun leur route en solitaire.

Dans son dernier rêve, Hercule descendit en enfer. Il revécut ses guerres contre les Aigles de la lumière alors qu’il était l’un des Scorpions d’Altaïr le Sombre. Un immense Scorpion de dressa devant lui et s’apprêta à le dévorer. Puis apparut ce formidable Trou Noir dans lequel il se sentit plonger. Il tomba alors dans un puits sans fonds. Il se sentait seul avec sa terreur, dans l’obscurité totale et le silence absolu. Dans cet état, le temps lui parut s’arrêter et devenir une éternité. Soudain tout s’évanouit et il se retrouva baigné dans un océan illimité d’amour et de lumière qui n’était autre que lui-même.

Hercule fut réveillé par la lueur des premières Étoiles. Il se mit à prier pour ne plus oublier.

Le spectacle recommença avec le tournoi de tir à l’arc. Les archers étaient bien entraînés et atteignirent facilement le centre de la cible. Mais Hercule n’était pas inquiet. En se souvenant de son dernier rêve, il atteint le but qu'il avait trouvé au centre de lui-même. Il tira alors d’un seul jet plusieurs flèches qui fendirent toutes celles de ses adversaires en s’enfonçant à leur tour au centre de la cible. Cet exercice devint depuis un classique dans les écoles des Sagittaires et dans leurs tournois.

Pour attraper la chèvre sauvage, Hercule attacha un filet à plusieurs de ses flèches. Il les lança si haut qu’elles plongèrent profondément dans le sol en retombant autour de l’animal. L’exploit valut à Hercule une salve d’applaudissements.

C’était le moment de faire de clown, le numéro favori des enfants. Pour préparer sa dernière cascade, il demanda à son ami Verseau, le clown au nez rouge, de remplir un bassin. Lorsque Verseau mettait le seau sur sa tête et qu’il se frottait le nez, l’eau sortait de sa bouche et de ses oreilles en arrosant les spectateurs amusés. Plus Hercule mimait sa colère et plus Verseau faisait de pirouettes, si bien qu’à la fin il tomba dans le bassin. Hercule faisant l’excédé finit par le remplir lui-même, pendant que son compagnon faisant chanter les spectateurs pliés de rire : « Allez Hercule, allez Hercule, allez ! »

Le bassin fini par être plein. Le ballet des Dauphins commença avec des ballons multicolores. Puis Hercule disparut dans le ventre d’une Baleine et prit sa place parmi les Étoiles. Des milliers d’enfants le suivirent et formèrent dans son cœur un amas d’Étoiles. »

Les enfants, réveillez vous maintenant, le jour se lève, il est l’heure de se préparer pour aller à l’école.
Oh, excusez-moi, votre rêve n’était pas fini !

Si le cirque d’Hercule nous laisse aussi songeur que le spectacle du monde, c’est sans doute parce que nous sommes justement le spectateur qui croit agir, l’observateur captivé par son écran, l’éternel témoin silencieux qui se réveille après le spectacle...dont il était le centre.

Enfants de l’Univers, Hercule vous a montré que l’on peut être à la fois sage et rieur du moment où l’on ne se prend pas au sérieux. Alors, amusez-vous bien !


XI. LE VOYAGE





Voici à présent l’histoire de mon ancêtre, Yoda le Sage, celui qui disparut dans la lumière. C’était un secret de famille que le Soleil m’a demandé de révéler et voici son récit.

« A l’époque où j’étais un Ancien en apprentissage, je me suis longtemps demandé pourquoi Altaïr avait seulement la tête blanche, et pas le reste de son corps.
Les années passèrent et je voyais le ciel devenir de plus en plus étoilé. Cette question se fit alors plus insistante : « Avec toutes ses étoiles, pourquoi l’Univers reste-t-il sombre ? Pourquoi existe-t-il des Trous Noirs si le but est de remplir l’Univers de lumière ? »

Avec Altaïr, nous étions assez familiers pour que je lui pose un jour cette question sur son apparence physique et que je lui expose mes doutes. Il m’étonna :
« Enfin, cela fait des années que j’espérais ta question ! La réponse te montrera un grand secret que personne ne peut te révéler. Tu dois le découvrir tout seul. »

J’avais observé que la plupart des candidats qui avaient essayé de parcourir le Zodiaque ces derniers temps avaient disparu et qu’aucune nouvelle Etoile n’était apparue depuis longtemps dans le ciel. Je décidai alors de suivre les traces de l’Ancien Sage et d’Hercule pour résoudre ces énigmes.

Je m’attendais à rencontrer en premier lieu un Agneau. Mais c’est un énorme Lion qui m’accueillit en rugissant : « Hercule m’a transformé en Lion alors que j’étais un Bélier. Désormais, je dévore tous les candidats et personne ne peut dépasser ma tanière. Si tu ne sais pas me rendre ma première apparence, tu subiras le même sort que les autres. » Avec tous les candidats qu’il avait mangés, pas étonnant qu’il soit obèse. Il fallait que je trouve rapidement une solution.
Je me souvins alors de la leçon de Déneb : « Tout est Un et l’Univers est un miroir. » Je pris alors ma voix la plus douce pour le questionner :
o        « Gardien du seuil, qui es-tu vraiment : un Agneau, un Lion, ou quelqu’un d’autre ?
·         Un Agneau. J’ai perdu ma véritable apparence.
o        Si tu étais vraiment un Agneau, tu ne pourrais pas en perdre l’apparence.
·         Alors je suis un Lion.
o        Puisque tu n’as pas toujours été ce Lion, tu n’es donc pas un Lion non plus.
·         Mais qui suis-je alors ?
A cet instant, une réponse se fit évidente :
o        « Tu es celui qui peut devenir un Lion ou un Agneau alors que n’es ni l’un, ni l’autre.
·         Je suis donc comme l’Univers ! »
C’est ainsi que je trouvai mon premier indice : « L’Univers contient à la fois la lumière et la nuit alors qu’il n’est ni l’un, ni l’autre. »
Sa propre réponse eut pour effet d’inonder le Lion de joie et il reprit sa forme préférée en libérant tous les candidats qu’il avait avalés. Il promit : « Désormais, je garderai l’entrée du Zodiaque et je m’inclinerai devant ceux qui cherchent le secret du jour et de la nuit. »

Mon étape suivante me conduisit vers Spica, la Reine qu’Hercule avait délaissée. Elle me fit une révélation surprenante : « Lorsque Hercule a piégé Aldébaran, il a aussi déréglé la Balance. Dès lors, notre union ne put avoir lieu. Délivre mon Taureau et je te révèlerai une des clefs de ce mystère. »
Aldébaran ruminait sur son terrible sort au fond de son dédale. Sa colère était immense et personne ne voulait se perdre en allant le nourrir. Il était sur le point de mourir de faim.
Je voyais cet animal blessé et enragé. Mais j’avais bien changé un Lion en Agneau, alors pourquoi ne pas faire de ce Taureau un Roi ?
Je pris la décision de l’aider. Je m’attachai à une corde et je parvins après plusieurs essais à atteindre l’animal désespéré et à le sauver d’une mort certaine.
Au bout de quelques jours, il reprit suffisamment de forces pour que je puisse le mener sans risque vers la liberté. Dès qu’il aperçu la belle Spica, il reprit sa véritable forme, celle d’un Roi. Spica et Aldébaran se jetèrent dans les bras l’un de l’autre. Tout le palais se mit en fête pour célébrer leur union.
Alors Spica me confia : « En cherchant la lumière, Hercule avait provoqué de grands malheurs. Je vois que tu avances sur ton propre chemin. Je peux donc te confier mon secret : ton cœur te montrera ce que l’intelligence ne peut pas comprendre et ce que les yeux ne peuvent pas voir. Qu’il soit ton guide. »

En poursuivant ma route j’aperçus sur le bord du chemin un panier. Il en sortait un gémissement presque inaudible. Le panier était fermement ligoté par une ceinture et portait une étiquette sur laquelle était écrit : « Crabes-Scorpions très dangereux. Ne jamais ouvrir sous peine de mort. » Comment délivrer ces arthropodes sans mettre en danger le reste de l’Univers ? J’entendis alors sortir du panier cette plainte : « Par pitié, nous avons soif et nous commençons à sécher, relâchez nous dans l’océan ! »
Il me fallait choisir. D’un côté, si j’en croyais l’étiquette, ces animaux étaient très dangereux et il était criminel de les épargner. D’un autre, par compassion, j’étais tenté de jeter le panier à la mer.
En me souvenant du conseil que Spica m’avait donné: « Que ton cœur soit ton guide », je jetai loin du rivage le panier qui s’enfonça sous les eaux. Il en sortit deux poissons qui s’approchèrent pour me raconter leur histoire.

« Ta compassion nous a libéré du sort auquel Hercule nous avait condamnés. Nous pouvons maintenant te révéler la part du secret que nous connaissons parce qu’il unit aussi la terre et l’océan.
Ce mystère est si précieux que les Aigles de la lumière et les Scorpions de la nuit se firent jadis la guerre pour le découvrir. Voici ce que nous savons.
Lorsque qu’Altaïr le Sombre fut sur le point de précipiter toute la planète dans le chaos, un immense Soleil Sombre apparut dans le ciel. A ce moment là, l’Univers resplendissait de toute sa Gloire lumineuse, la nuit était devenue un océan infini de lumière et l’Étoile, une fontaine d’Amour.
Mais Altaïr ne le vit pas, tant il était devenu sombre. Pour notre malheur, il choisit de voir briller le Soleil. La nuit recouvrit alors l’Univers entier de sa noirceur. Depuis, nous avons perdu la lumière de l’Univers. Nous sommes restés des Crabes-Scorpions et nous devons devenir des Étoiles après bien des épreuves et des souffrances.
Parce qu’il avait commandé successivement les deux camps, Altaïr garda la tête blanche et le reste de son corps sombre. Les deux couleurs se retrouvent ainsi unies pour le même but : remplir l’Univers de lumière. »

Je réalisai soudain qu’en choisissant la lumière, Altaïr avait plongé l’univers dans l’obscurité ! Quand à moi, j’étais la proie du doute. Devenir une Étoile pour éclairer l’univers n’est peut être pas le bon chemin. La nuit reste sombre malgré tous nos efforts. A ce jeu là, les luttes entre les Aigles de la lumière et les Crabes Scorpions ne cesseront jamais.
Ce soir là, je n’avais jamais vu la nuit aussi noire.
  
Je savais qu’en réalité l’Univers n’avait pas besoin qu’on l’éclaire. Mais alors, pourquoi cette illusion ?

La nuit étoilée ne savait qu’écouter mes questions… à moins que le silence ne soit la seule réponse…

J’oubliai le temps en contemplant la nuit jusqu’au petit matin. »


XII. LES PANTINS




Mais revenons un peu en arrière, lorsque Yoda décida de commencer sa quête. En effet, un Ancien n’avait pas le droit de quitter son poste sans avoir été remplacé, même pour quelques jours. Normalement, il aurait fallu connaître le secret des Étoiles pour assurer le service. Mais il n’y avait plus de candidats depuis longtemps. Il fallait donc faire feu de tout bois. Voyons comment Yoda organisa son remplacement et son départ.

« Pour mon intérim, je décidai de publier une petite annonce d’embauche : « Recherche un conseiller en voyages célestes, possédant le sens des responsabilités, le goût du contact et des relations publiques. Expérience souhaitée. »

Mais malgré les parutions répétées, je ne recevais toujours aucun candidat. Je me décidai alors à parcourir la terre pour en savoir plus. Le mieux était de se déguiser en mendiant. Je plantai un écriteau qui indiquait : « Je suis actuellement en déplacement. Pour me contacter demandez à Altaïr. Signé Yoda. » Me voilà parti incognito sur les sentiers de la planète avec l’esprit tranquille.

Dès la sortie de mon domaine, je fus arrêté par une patrouille d’Aigles. Je n’avais pas mes papiers et les contrôleurs ne m’avaient pas reconnu. Excellent, le déguisement était donc parfait. Le chef de patrouille me dit :
o        « Inconnu, nous devons t’emmener pour un contrôle. Nous avons appris que quelques Scorpions rodaient dans les parages. Nous devons nous assurer que tu n’en fais pas partie.
·         Je voulais justement voir votre chef pour une information importante. »

Je fus présenté sur le champ à Persée, le général des Aigles, qui m'interrogea en personne :
·         « Qui es-tu ?
o        Je suis Yoda, l’Ancien de la planète.
·         Tu es un imposteur, Yoda habite dans son palais d’ivoire. Il ne pourrait pas être un vieux mendiant qui perd la tête comme toi !
o        Exact, je vois que tu es très perspicace. Mais je sais que Yoda cherche un remplaçant car il doit effectuer un voyage important.
·         Son travail, n’en parlons même pas ! Un salaire de misère, des horaires à rallonge. Sans parler des conditions de travail et des réclamations des clients qui ne sont jamais contents de leur sort. Nous préférons nettement battre les Scorpions, cela nous rend meilleurs.
o        Je pourrais peut-être vous former…
·         Tu as décidé d’être drôle. Ces histoires pour enfants n’offrent aucun débouché valable sur le marché de notre emploi. Si tu insistes, je vais t’affecter au régiment des clowns. Gardes, relâchez donc ce vieillard avant qu’il ne me fasse mourir de rire. Apprenez-lui le vol plané ! »

Je fus éjecté dans la rue sans ménagement. Je me demandai si les Aigles n’étaient pas en train de devenir des Scorpions. J'étais devenu un sans papier et il valait mieux que je m’éloigne de ce secteur mal fréquenté.

A la nuit tombante, je trouvai refuge dans une caverne au milieu de la forêt. Alors que j’allumai un petit feu pour me réchauffer, je vis que j’étais cerné par une barrière de soldats et j’entendis un ordre qui siffla au milieu des claquements : « Il vient du camp des Aigles, Nous ne le mangerons qu’après ses aveux. »
Sans m’en rendre compte, j’étais justement tombé dans le repaire d’Antarès, le Roi des Scorpions affamés, c'est-à-dire dans de très mauvaises pinces. Pour Antarès, demander voulait dire torturer.
o        « Que sais-tu, espion ?
·         Yoda, l’Ancien de la planète, cherche un remplaçant pendant qu’il sera parti en voyage…
o        Tu es un bouffon, nous méprisons ce croulant de Yoda et ses histoires de mauviettes. S’il n’était pas aussi bien protégé par les Aigles, nous n’en ferions qu’une bouchée. C’est justement ce qui va t’arriver si tu n’as rien d’autre à dire.
·         Vénérable porteur de venin, je vois que tu es nettement plus puissant que le chef des Aigles et je te t’aiderai si tu me relâches. Je connais bien Yoda, il est sur le déclin. Mais il a de l’influence sur les Aigles. Je pourrais donc lui rapporter de fausses informations et tu pourrais remporter alors quelques victoires décisives. Tu deviendrais ainsi le Roi de la planète.
o        Prends garde à toi si tu ne tiens pas ta promesse, nos mandibules te réduiront en confettis. Soldats, mettez le au poison pendant quelques jours et relâchez le lorsqu’il en sera bien imbibé.»

Heureusement que j’avais caché sur moi un antidote. Le poison eut simplement pour effet de m’affaiblir. Ne me trouvant sans doute pas à leur goût, les Scorpions m’abandonnèrent sur le bord du chemin en me laissant pour presque mort. Que voulez vous, mon métier est parfois risqué et ma vie n’est pas toujours du gâteau.

En tous cas, j’étais sûr que personne ne voulait me remplacer chez les frères ennemis. Je repris donc le chemin de mon domaine, en évitant les patrouilles des Aigles et en prenant soin de ne plus roder le soir tout seul au fond des bois…

Mes rencontres m’avaient rendu songeur. Le poison m’avait fatigué. J’étais en train de boire l’eau d’une source lorsque je vis arriver un vieillard qui m’accueillit ainsi :
o        «Ami, que fais-tu ici, dans cet endroit reculé.
·         Je cherche un candidat pour remplacer Yoda pendant son voyage.
o        Si tu étais venu plus tôt, tu aurais pu le demander à mon père Orion. Je suis moi-même maintenant trop âgé. Mais si tu veux, tu pourras te reposer chez moi pendant quelques jours avant de reprendre ton chemin, je te présenterai à ma femme Bérénice qui sera contente d’avoir quelqu’un à qui parler. »

Je suis toujours prêt à rendre service lorsqu’on me le demande si gentiment. Après un bon repas, notre discussion était devenue chaleureuse et j’appris l’étrange histoire de Bérénice et de Céphée. Ce dernier commença :
o        « J’ai aimé Bérénice lorsque j’étais tout petit : elle était ma poupée. Elle me consolait quand je pleurais, elle jouait avec moi lorsque j’étais seul, elle comprenait toutes mes pensées. Plus je jouais avec elle et plus je l’aimais.
·         J’étais toujours belle et je ne pouvais pas vieillir, parce que je n’étais pas une personne réelle. Céphée grandissait. Il préférait les vraies personnes, celles qui peuvent aimer, mais aussi souffrir, pleurer et même mourir. Avec les autres femmes, il n’était pas heureux. J’étais malheureuse d’être un jouet abandonné.
o        Mes chagrins d’amour étaient de plus en plus nombreux. J’aimais toujours Bérénice, mais elle n’était qu’une marionnette. Un soir, je vis passer dans le ciel une Etoile filante. Celle-ci vit que j’étais le seul à l’admirer. Elle promit d’exaucer mon vœu le plus cher : « Que Bérénice mon amour devienne une vraie personne ».
·         Je savais que l’âge allait m’enlaidir, que je souffrirais, que je pleurerais et qu’un jour je mourrai. Mais par amour pour Céphée, j’acceptai cette occasion avec joie.
o        Nos enfants ont grandi et sont partis, certains pour servir dans les armées des Aigles et d’autres pour renforcer les rangs des Scorpions. Ils nous ont tous quittés, mais nous sommes heureux maintenant, même si nous nous sentons parfois un peu seuls. Notre amour est notre seule richesse et il vaut bien tous les combats du monde. Et puis nous avons notre fille, Cassiopée. »

Attendri par leur histoire d’amour, je leur proposais de prendre ma place pendant quelques temps. Je leur fis quelques recommandations tout en les rassurant : « Ce n‘est pas difficile, vous direz aux candidats de me suivre. D’après ce que j’ai vu en déambulant sur la planète, ils seront peu nombreux. Si vous avez besoin d’aide, vous pouvez toujours compter sur Altaïr. »

Je vis Cassiopée qui jouait avec les peluches qu’elle aimait tant : une Ourse et son petit, une Girafe, un Dauphin, une Baleine, un Crabe, un Scorpion et un Aigle.

Alors que décollais dans ma navette en route pour le Zodiaque et que je saluai Bérénice, Persée et la petite Cassiopée, le ciel se couvrit d’une pluie d’Étoiles filantes qui formèrent un diadème dans les cheveux de Bérénice et qui exaucèrent les vœux de Cassiopée.»


XIII. ALLIANCE





Ma nuit dans le Zodiaque n’avait jamais été aussi sombre. Toutes les Étoiles semblaient s’être cachées. Sur la planète, personne ne s’intéressait encore au voyage céleste. Au centre de la Voie Lactée, je voyais un Sac à Charbon. J’avais le vertige devant ce gouffre immense et sans fond. Je ne pouvais choisir ni la Lumière, ni les Ténèbres. Je me sentais vide, seul, abandonné et totalement perdu. A quoi bon cette vie et tout cela ?

Le lever du Soleil vit à peine s’évanouir quelques idées noires. Je me souvins de la petite famille qui contemplait certainement le ciel et son Zodiaque, de tous ceux que j’avais guidés sur leur chemin, de ma propre quête.

Pourquoi n’y avais je pas pensé plus tôt : le Soleil détenait sans doute l'ultime secret ou pouvait au moins m’en révéler la cachette. Demander ne coûte rien.
·         « Seigneur du jour, es tu sombre ou lumineux ?
o        Qu’as-tu répondu hier à l’Agneau?
·         Celui qui peut devenir un Lion ou un Agneau n’est en réalité ni l’un, ni l’autre.
Je comprends ! Tu peux devenir sombre ou lumineux, alors que tu n’es ni l’un ni l’autre. Tu es donc comme l’univers !
o        Que t’a révélé ensuite Spica ?
·         Elle m’a dit que le cœur montre ce que l’intelligence ne peut pas comprendre, ce que les yeux ne peuvent pas voir et qu’il est le meilleur le guide.
Je comprends ! Seul un cœur pur peut nous la montrer la vérité.
o        Qu’as-tu enfin appris auprès des Poissons ?
·         Ils m’ont montré que la lumière n’est pas meilleure de l’obscurité, de même que le jour n’est pas supérieur à la nuit. Rien dans ce monde ne peut exister sans son contraire. Mais la vérité se trouve au delà de cette illusion.
o        As-tu vu quelque part dans l’immensité cosmique une porte pour sortir de cette illusion ?
·         Bien sûr que non ! J’ai vu de nombreux héros qui sont tous devenus des Étoiles ou des Trous Noirs. L’Univers n’a pas brillé avantage pour autant.
o        Pourtant cette porte existe vraiment à cet instant, à l’endroit où tu n’as pas encore pensé à chercher.
·         J’ai parcouru l’univers entier et je n’ai pas trouvé de réponse. J’ai cessé de croire, j’ai cessé de penser, j’ai cessé de choisir, j’ai cessé d’aimer et même d’espérer… »

Au bout d’un certain temps, mon ancêtre s’écria :
« Oh Univers, je vois maintenant ta Gloire sublime, ton éternel Présent. Je te perçois à travers ma vacuité, je t’entends à travers mon silence.
Tu es si grand que personne ne peut t’échapper. Tu es mon Centre. Tu es au delà de la Lumière et de l’Obscurité. Il n’y a pour Toi ni Bien ni Mal, car tout est Un. Tout cela est un rêve dont je suis le seul témoin, le sujet et le centre. La séparation n’existe pas. Les autres ne sont en réalité que moi-même. Je deviens tout ce que suis…»

Mon ancêtre prononça encore quelques autres vérités incompréhensibles. Vous savez, celles que seul le cœur peut montrer.




Le vent lui-même retenait son souffle pour écouter. La nuit et le jour révélèrent leur éternelle union. C’est alors que Yoda le Sage, mon ancêtre, s’évanouit en silence dans la montagne dont les cimes ensoleillées et les lacs immobiles reflétaient mille soleils. Le vent répandit alors ses paroles sur toute la planète. C’est d’ailleurs ainsi que j’appris son histoire, celle de l’Ancien Sage…peu importe lequel, ils sont tous Un !

Pendant ce temps, les Etoiles filantes avaient donné vie aux peluches de la petite Cassiopée et ses anciens jouets devinrent ses enseignants.
L’Ourse lui dit : « Cherche l’Univers au fond de ton cœur et que sa force t’accompagne. ». La Girafe : « Prends de la hauteur et regarde au-delà des apparences.». Le Dauphin : « Apprends à glisser sur les vagues de la vie. ». La Baleine : « Sonde la profondeur de cet Océan. ». Le Crabe : « Ne t’attache à rien, ne résiste à rien. ». Le Scorpion : « Ne sois la cause d’aucune souffrance. ». L’Aigle : « Que ta vue soit perçante comme un télescope, que ton cœur soir léger comme une plume, que ton vol soit précis et puissant comme l’éclair et tu seras libre comme le vent. »

Aujourd’hui, Cassiopée est un Amour. Elle rayonne à la fois la pureté et l’innocence d’une petite fille, la beauté, la tendresse et la fidélité d’une Amante, la patience et la douceur d’une Mère attentionnée et elle possède la sagesse d’un grand âge. Désormais, elle est l’Ancienne.

Les candidats sont si nombreux que je passe mon temps dans les vestiaires, à ranger les manteaux de plumes et les carapaces. Croyez moi, j’ai du travail avec tout ce va et vient !
J’ai à peine le temps d’aller écouter ses enseignements et j’ai toujours du mal à entrer dans la salle. Voici ce que j’ai entendu lors de son dernier discours. La beauté de Cassiopée était éclatante et captivait les cœurs des anciens frères ennemis.
  
« Le temps est venu d’un nouveau ciel et d’une nouvelle terre. Le temps est venu de réaliser qui vous êtes vraiment : des enfants du Soleil et de l’Univers.

Vous n’êtes ni pires, ni meilleurs que ceux auxquels vous demandez votre chemin.
Cessez de vous laisser guider par d’autres et suivez plutôt votre propre cœur.
Cessez de demander sans cesse votre chemin, en indiquant parfois le vôtre.
Cessez d’avoir des certitudes et d’imposer vos croyances, en trouvant plus de sagesse dans les questions.
Cessez de vous croire séparés par vos différences, et célébrez votre unité à travers elles.
Cessez de juger et de condamner votre propre reflet dans votre illusion.
Faites de vos différences les cartes d’un grand jeu des familles.

Cessez de vouloir posséder quoi que soit et votre liberté augmentera celle des autres.
La planète était votre berceau, qu’elle soit votre jardin et le vaisseau de votre envol.
La nature était votre trésor, qu’elle devienne votre Mère.

L’Univers est votre source. Il est beaucoup plus vaste que tout ce qu’il contient.
Votre cœur vous montrera que la Lumière emplit déjà l’Univers et qu’à travers elle, tout est Un.
Soyez chacun la source de votre vérité.
Soyez comme la flamme d’une bougie qui rayonne, en donnant tout et toujours.
Ne gardez rien, restez présent, abandonnez le futile, soyez ouverts et détendus.
Soyez vous-mêmes, soyez heureux et vivez en Paix ! »

Le Soleil laissa échapper quelques flammes, la Voie Lactée se mit à scintiller de plus belle et un arc en ciel multicolore se courba au dessus de l’assemblée.


Pour les étoiles et pour les galaxies :


La légende de Yoda et des autres Sages provient d’une Source que rien ne peut empêcher d’exister.
Cette légende n’appartient à personne, ne la retenez pas, partagez la.
Avec vous, aujourd’hui, elle ne sera plus seulement un conte pour les enfants.
Vous en êtes les héros et votre légende ne fait que commencer !



XIV. A TOI DE BRILLER MAINTENANT


Bonjour à toi et à tous ceux de ton âge qui liront ou entendront ces contes.

C’est le Ciel qui t’envoie : si tu es venu là, c’est bien sûr parce que tu es une Étoile, même si tu ne le sais pas encore.

Alors pourquoi tu ne nous raconterais pas aussi une histoire du ciel ?
Et pourquoi ton histoire ne serait-elle pas aussi intéressante, sinon plus, que la mienne ?
Si tu veux, voici un jeu : inventer une histoire avec seulement les étoiles du ciel d’été.
Prends ta carte du ciel et affiche, par exemple, le 31/07 à 22 heures. Tu écris le nom de quelques constellations.
Surtout, n’ouvre pas de livre pour en savoir plus sur ces noms, pas avant d’avoir écrit ton histoire.
Tu n’as pas le droit de prendre celles qui sont sur le Zodiaque, car j’ai déjà joué avec elles dans mon histoire.
Vas-y, note les maintenant et ne lis la suite que quand tu les auras trouvées.

Si tu hésites, je vais t’aider un peu.
Prends par exemple le couple Hercule et Bérénice. Les amis du couple, pourraient être l’Ourse, la Grande et son enfant, la Petite, le Dauphin, le Cygne. Mais il y a Céphée le jaloux et ses compagnons, le Serpent habile, le redoutable Dragon, le rusé Renard.

Tu vois, les personnages sont déjà là et l’histoire peut commencer :
Hercule doit conquérir la Couronne et la Lyre pour les remettre à Bérénice. Mais Céphée va agir….
Fais comme si tu connaissais bien cette histoire, c’est très important de le croire et ton histoire va être géniale !

Et puis pourquoi se contenter du ciel de la Terre et ne pas inventer tes constellations comme le font les enfants sur les autres planètes ?
Tu pourrais nous raconter l’histoire d’un jeune Dragon avec les constellations du Grain de Sucre et du Grain de Sel, de la Cuillère, du Verre d’Eau, avec quelques Animaux étranges, comme le Papiphan (papillon éléphant), la Sourigre (souris tigre) ou d'autres.

Vas-y, si tu t'amuses, tu vas nous régaler !



XV. PLUS ON DONNE, PLUS ON REÇOIT


On peut apprécier de nombreuses créations inspirées du peintre Kagaya sur

Quelques maîtres spirituels ont traité de la structure du Zodiaque. Par gratitude, j’en citerai deux :
OMRAAM MIKHAËL AÏVANHOV,
Il incarnait réellement la tradition solaire bogomile (liée au zoroastrisme ou mazdéisme) tout en la renouvelant. Les éditions Prosveta ont publié une compilation de quelques discours sous le titre LE ZODIAQUE, CLÉ DE L’HOMME ET DE L’UNIVERS :
Son lien avec la tradition orientale est largement visible dans sa démarche (voyages et rencontres en Inde) et dans son enseignement.

ELISABETH HAICH : a publié un chef d’œuvre : INITIATION 
L’auteur se situe également dans le courant d’union entre le Yoga et la tradition occidentale issue de l’Égypte, en remontant à leur origine commune, soit bien avant l’Égypte !
Le cœur de son roman contient l’enseignement du prêtre Ptahotep, un véritable diamant.

Bien sûr, le maître spirituel le plus important est celui qui est au fond de chacun de nous… celui qui nous fait faire souvent de beaux rêves et de belles rencontres... celui que nous sommes tous (parfois) réellement lorsque qu'il nous voyons la perfection et l'unité de toute chose et de tout être !

COMPLÉMENTS MUSICAUX
Les rencontres effectuées depuis la diffusion de ce conte ont entraîné une évolution des perspectives. J'ajoute donc un complément musical, non exhaustif.

Puisse chacun poursuivre et partager joyeusement son propre voyage à travers l'infinité de la Source et puisse l’Univers toujours mener la danse !

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